Festive 500
Les fêtes de fin d’année : du foie gras, du champagne, de la bûche. Généralement pas la période où l’on pense à faire du sport. Sauf chez Rapha.
Depuis 6 ans déjà, Rapha propose un challenge : parcourir au moins 500km en 8 jours, entre le 24/12 00h01 et le 31/12 23h59. Je l’ai découvert cette année via plusieurs contacts Facebook. Et mes jambes de cet été ont commencé à avoir des fourmis. Sans vraiment savoir si je pourrais aller au bout, je me suis donc dit que ca pourrait être marrant de profiter de cette période pour se remettre à rouler un peu.
23 décembre
Diner de Noël chez Vlad. Un peu trop d’alcool. Je rentre chez moi. Chute. Aie la cheville. En rentrant, du froid, un strap, et une bonne nuit de sommeil. Je me console en me disant que je commence bien pour concourir dans le “Most Epic Failure”.
24 décembre
Ca y est, les amis sont tous rentrés en famille. La mienne est loin et Noël se fêtera un autre jour. Ça ne m’empêche pas de le fêter dignement avec foie gras, champagne, magret et pommes de terre rissolées, et surtout la bonne bûche façon tarte au citron meringuée.
La cheville ne faisant pas plus mal que ça, je me dis que finalement je vais pouvoir faire ce que j’avais envie : une petite sortie à travers Paris. J’imagine la ville quasi-déserte, donc je me dis que je vais essayer de passer au niveau d’une partie des attractions touristiques de la ville pour en profiter.
24 décembre, 21h30
Premier arrêt au Panthéon. Là-bas, quelques notifications Facebook, dont une de Dariusz, l’un de mes hôtes Polonais de l’été. Les bons souvenirs des longues journées de vélo reviennent.
Puis passage au Louvres. Là-bas, on me demande si je suis le livreur Deliveroo. Ce soir, je livre de la bonne humeur, et c’est gratuit !
Afin de me réchauffer, je file en ligne droite vers République. Quelques petits groupes sont présents et font la fête dehors. Je repars vers l’hôtel de ville. La place est vide.
Direction les Champs Élysées en passant par Concorde. Je repasse donc devant le Louvres.
Dans ma liste, il ne me reste plus qu’à aller à la Tour Eiffel. Mais il est finalement encore assez tôt. Je me décide à descendre les champs jusqu’à Longchamp. Rien de mieux qu’un petit tour de piste pour terminer la nuit.
Et c’est parti pour le retour. Un passage par le grand palais parce que j’aime bien la grande verrière. Puis les invalides. Puis Montparnasse. Il est 2h. Une bonne nuit qui s’achève. Quasiment 50km dans Paris.
25 décembre, 13h00
Cette petite virée nocture a réveillé le cycliste en moi. Je me lève en cherchant un trajet à faire en Chevreuse. Je me fixe un petit 100k.
Pour la première fois, je me retrouve après 10km tout seul en Chevreuse. D’habitude il y a toujours des copains à attendre (et il y a un an, c’était moi le copain qu’il fallait attendre). Là, personne. Du coup les records Strava tombent les uns après les autres.
Les kilomètres s’enchaînent sans trop de fatigue, mais par contre, le soleil lui montre une envie irresistible de se coucher.
Je coupe donc 20km dans le trajet pour rentrer sous les derniers rayons solaires.
Une fois posé, je me retrouve dans l’état d’esprit de mon long périple estival. Je repense à tous ces rencontres, au challenge, aux kilomètres avalés, au support des amis.
Strava m’annonce que j’ai parcouru 125km du challenge. Un quart du challenge !
26 décembre, 15h
2 jours en solo, c’est marrant, mais c’est encore plus marrant à plusieurs ! Mon pote Vlad est de retour sur Paris. On se fixe une petite sortie à Longchamp pour envoyer du watt.
L’anneau est quasi vide. Pas de gros peloton. On s’élance. Dès le premier tour, Vlad décroche. Un autre gars accroche ma roue. En haut de la butte, je le perds. Je ralentis en me disant que je vais attendre Vlad et récupérer un peu. Le gars revient à ma hauteur et me dit de le suivre. Ok ! On récupère un 3ème cycliste. Dans la butte, je perds à nouveau mon coéquipier. Qui nous rattrapera sur le plat. Au final, nous finissons par trouver un petit rythme bien sympa. Nous sommes trois à prendre les relais. Deux pour faire le plat, et un pour nous emmener à la même vitesse sur la butte. Des moyennes aux alentours de 36km/h. Et un record personnel sur la butte.
Au bout de 6 tours, je coupe l’effort. Je compte 9 autres personnes dans notre peloton. Et Vlad suivait pas très loin derrière. Dommage !
27 décembre, 9h30
L’envie d’une nouvelle sortie longue se fait sentir. Un petit message envoyé à mes triathlètes : Marine me répond qu’elle est dispo pour un petit 100km.
9h30 c’est donc parti. Passage devant chez Marine pour lui économiser 15km sur le trajet. Il fait bien froid. J’ai sorti les surchaussures légères que Thomas m’a offert. Ca ne suffit pas. Au bout de 20km, nous avons froid. Les pieds et les mains gelés. En passant à Chevreuse, Marine fait toutes les boutiques pour se trouver une paire de chaussette en rab. Mais impossible à trouver. Les cafés sont tous fermés. La journée va être longue, ou la sortie très courte.
Et puis en rentrant dans la forêt de Rambouillet… un petit relai ! On nous reçoit à coup de “Hey Georges, vla deux glaçons, va leur falloir des boissons chaudes !”. Un bon chocolat chaud, les gants sur le radiateur, et 30 minutes plus tard, nous sommes un peu réchauffés.
Nous repartons en forêt de Rambouillet. À travers la forêt, le soleil commence à réchauffer l’atmosphère. Midi approche. La moitié du trajet aussi. Mais à Clairefontaine, le resto ne nous donne pas envie, et nous n’en trouvons pas d’autres. Direction Bullion. Toujours rien. Limours, 10km plus loin, semble une ville assez grande. En arrivant en ville, un petit café. Mais ils ne servent pas à manger. Tout est fermé en cette période festive. On nous dit d’aller voir en bas si la pizzeria est ouverte. Elle l’est !!!
Réchauffés et le ventre plein, nous repartons pour les 30 derniers kilomètres. Le soleil est maintenant agréable au milieu des champs. Nous terminons cette rando avec le moral au top malgré les pieds et les mains engourdis !
Déjà 250km de parcourus lors du challenge !
28 décembre, 9h30
Je me réveille avec comme projet de refaire presque le même trajet que la veille, mais en essayant des variantes sur les parties un peu moins intéressante. Je pars donc direction Chevreuse pour un début dans la vallée de la Bièvres. En entrant dans la vallée, le froid déjà présent, se fait encore plus mordant. Aie.
J’ai commandé des gants et des surchaussures la veille, j’espère les recevoir pour la fin du challenge, car plus les jours passent, plus il fait froid.
Vers le tiers du parcours, je parie sur le fait que le relai soit ouvert pour me réchauffer. Perdu. Tant pis, j’accélère pour me réchauffer. Et effectivement je battrais mes records sur de nombreux segments Strava. Vers le 60e kilomètre, le GPS plante comme à son habitude. Merci Garmin. En repartant, je sens un coup de fatigue. Trop appuyé le matin ? Un cycliste me rattrape, puis me dépasse. J’accroche sa roue. Je ferai une dizaine de kilomètre à le suivre. Si tu me lis, merci ☺
Au 85e kilomètre, je ne peux plus continuer. Besoin d’une pause et de sucre. J’engloutis ma réserve de fruits secs. 15 minutes plus tard, je remonte en selle pour terminer tranquillement cette étape.
375km. Les trois quarts du challenge ! Et de plus en plus envie de reprendre de longues distances en vélo !
29 décembre
30 décembre, 09h15
Vlad ayant un jour de vacances, on se décide pour un Paris - Chartres. 100km. Son premier. Et pour moi, la distance nécessaire à terminer ce challenge à tout juste 500km ! Problème : brouillard et température négative. Mais ca devrait se découvrir rapidement. Et la commande de gants et surchaussures est arrivée.
Dès les premiers kilomètres, on se dit que ca va cailler. Et qu’il faut faire attention au verglas. Montée de Chatillon, 1er dérapage pour moi sur la piste cyclable. Rattrapé. Mais au second, je chute. On revient donc sur la route. On allume les lumières pour se signaler dans le brouillard.
En arrivant en Chevreuse, on voit de la neige sur les bords de routes. On fait la première descente au ralenti. Mais heureusement, pas de verglas.
Après 25km, nous nous arrêtons dans un café pour une première décongélation. Il fait -5°C dehors. 15 minutes plus tard, nous repartons dans le froid. Je prie pour que le relai de mardi soit ouvert. Mais 10km plus loin, celui-ci est fermé. Nous arrivons sûrement top tôt. Tant pis, nous visons maintenant Rambouillet.
Un peu plus de 2h en mouvement, 50km, nous voici à Rambouillet. Les 10 derniers kilomètres se sont fait à 30km/h de moyenne, nous sommes maintenant un peu réchauffés. Nous visons donc maintenant le prochain village disposant d’un resto.
65ème kilomètre, Épernon. Les deux tiers du trajet. La neige commence à tomber pile quand nous descendons de vélo pour entrer dans un bistro ! Entrée, bière, plat, dessert, café. Nous avions faim. Il ne fait plus que -4°C dehors ☺
Nous repartons pour les 35 derniers kilomètres. Le ventre lourd, notre vitesse chute un peu. Mais nous sommes seuls sur la route, on profite bien, et malgré le froid, nous n’avons qu’une envie : continuer. Nous sommes néanmoins ravis d’apercevoir rapidement les flèches de la cathédrale de Chartres !
Le temps de prendre quelques photos de celle-ci, nous repartons en direction de la gare. Le train part pendant que nous achetons nos billets. Tant pis, ca nous laisse le temps pour un café + bière. Encore une belle (et froide) journée qui se termine !
500km !
Ca y est, Strava m’annonce :
Je suis bien content d’avoir profité de cette semaine pour refaire 500km. Je n’aurais jamais pensé faire ça dans le froid. Super idée Rapha !
Merci à Vlad et Marine pour m’avoir accompagné dans ma folie. Et puis merci à ceux qui sont restés au chaud mais m’ont quand même encouragé. Visiblement ca vous a bien motivé, donc…